Psychologue – psychothérapeute – EMDR à Montrouge

Bienvenue !

Permettez moi de me présenter rapidement.

Diplômée de psychologie de l’Université Paris 5 ainsi que de victimologie et criminologie. Je suis SPECIALISTE des traumas dit « complexes » et de leurs séquelles c’est-à-dire dans la prise en charge des victimes de violences et des dissociations traumatiques liées à des abus et des agressions qui recouvrent les violences intrafamiliales, les violences conjugales, le harcèlement moral, les agressions, les agressions sexuelles (que ce soient viols ou incestes) et les violences psychologiques tant en milieu familial, professionnel ou institutionnel.

Je travaille principalement avec des personnes qui présentent des dissociations traumatiques liées à ces événements de vie traumatiques.

Mais cela ne doit pas vous freiner de venir consulter pour tout autre problématique du quotidien.

Par conséquent, vous l’aurez compris, je suis psychologue et psychothérapeute et j’exerce depuis un certain nombre d’années et même un nombre certain -holala oui maintenant que j’y pense- pour savoir que prendre la décision de venir consulter n’est pas toujours facile. Lors de votre premier rendez-vous, nous nous mettrons d’accord sur le rythme de vos séances afin que vous puissiez trouver l’écoute dont vous avez besoin. La moyenne étant plutôt d’une séance chaque 15 jours.

Vous vous demandez sans doute si au vu de ce que vous entendez chezd’autres ce que vous ressentez nécessite de consulter . Sachez qu’il n’y a pas de cas graves ou pas graves, il n’y a que la gène ou la souffrance que vous ressentez et l’oreille attentive dont elles ont besoin pour s’apaiser.

Si vous lisez ceci, c’est que vous êtes prêt(e) à faire le premier pas pour consulter. Les raisons pour lesquelles on consulte un psychologue sont multiples et souvent cachées sous des comportements ou pensées qui perturbent la vie quotidienne.

Vous avez décidé de ne plus subir tout ceci. Vous avez décidé d’agir et de consulter car vous avez bien compris que ce n’est pas sur internet, ni dans un livre, qui véhiculent tout et n’importe quoi, que vous trouverez des réponses.

Vous habitez loin ? (j’ai des patients à l’autre bout de la France et même à l’étranger) Vous avez du mal à vous déplacer ? Votre emploi du temps est chamboulé ? Des séances psychothérapeutiques à distance peuvent être mises en place.

Séances sur RDV uniquement.

06.15.93.46.43

12 rue Théophile Gautier – Montrouge (92)

sylvianne.spitzer@protonmail.com
métro : Mairie de Montrouge (ligne 4)
tram : T3 Porte d’Orléans

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Stress post traumatique

De part ma spécialisation dans les traumas graves et multiples, je reçois des patient.e.s avec des sequelles traumatiques -psychologique- importantes.

La plupart ne s’en rendent pas nécessairement compte. D’autant que pour la majeure partie d entre eux, ces patients ont réussi à s intégrer socialement. Ou tout du moins à le faire croire. Etudes, couple, enfants, job… D’ailleurs l entourage leur dit « tu as une bonne vie » ou « de quoi te plains tu, tu as tout ce qu il faut pour être heureux/heureuse ». Comme si cela suffisait.

Et bien non. Ces ex-victimes, dont vous faites peut être partie, vivent une realité tout autre. Une vie intérieure sur le mode qui-vive, jamais détendue, une pensée omniprésente et parfois envahissante, des souvenirs qui affleurent sans cesse et l’impression d’être en survie.

Ce sont des symptômes d’un stress post-traumatique.

Souvent les patient.e.s que je reçois ont essayé.e.s plein de trucs… même la voyance. C’est compréhensible parce qu’il leur faut tenter de cesser de souffrir, de penser, de se souvenir, de deprimer et même de devenir « comme les autres », ces Autres auxquels tout semble simple.

Rien n’a vraiment fonctionné. Et pour cause, il n’existe pas de remède miracle, pas de gélule magique, pas de traitement a court terme pour des traumas violents surtout si ils ont été très violents ou répétés, comme -il ne faut pas hesiter à les énoncer- l’inceste, les maltraitances, les viols, les scènes de guerre, mais aussi la perte d’un enfant, des deuils répetés sur une courte periode, des violences conjugales….

La « répétition » psychique ancre les souvenirs et les séquelles et plus ces actes subis sont loin dans le temps et sans prise en charge, plus ils se sont enkystés dans la psychée et plus ils sont difficile à atténuer.

Tout ceci ne se traite pas en 20 séances et encore moins en 8. Les patients ont d’abord besoin de prendre leur temps pour se sentir suffisamment en confiance et réussir à parler de leur vécu et leur ressenti actuel. Mettre les maux en mots n est pas si simple. D’autres techniques sont utilisées aussi pour soutenir cette parole. L’EMDR viendra compléter le suivi. Psychothérapie au long terme +EMDR sont recommandés par l’INSERM dans le stress post traumatique.

Vous avez été victime, je ne ferai pas de fausse promesse avec l’idée que tout va s’effacer ou que vous allez oublier. Mais le but n’est il pas d’abord d aller mieux, de se sentir allégé.e, soulagé.e, de pouvoir se sentir concerné.e par votre vie actuelle ? Tous les patient.e.s le disent « si j’avais su j aurais commencé une psychothérapie plus tôt ».

Sylvianne Spitzer
Psychologue, psychothérapeute
0615934643

Les différents « psys »

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Il n’est pas rare que les personnes qui consultent arrivent un peu par hasard chez un psychologue. Elles ont souvent choisi par opportunité : proximité de leur domicile ou de leur lieu de travail, consonance du nom de famille du professionnel, réputation…

Mais peu encore se demandent quel type de professionnel elles vont consulter. Pourtant, les formations, les pratiques et méthodes sont très différentes !

Le psychologue :

Le psychologue a suivi une formation de 5 ans minimum, (de la licence 1 au master 2 qui peut être poussé jusqu’au doctorat) en psychologie. Le psychologue a été formé aux théories psychanalytiques et psychologiques mais aussi biologiques et neuropsychologiques. Il a aussi été en stage afin d’apprendre son futur métier. Depuis quelques années, le psychologue afin de pouvoir s’intituler « psychothérapeute » suit par ailleurs une formation de 400 h dans une école reconnue par l’Etat qui lui donne la possibilité de réaliser des psychothérapies courtes et longues.

Le psychologue peut travailler avec ses patients sur des aspects psychanalytiques tout autant de comportementaux. Il s’intéresse aux troubles des comportements (phobies, anorexie…), aux difficultés relationnelles, aux passés et vécus difficiles tant dans la famille, que dans le couple ou au travail. Il existe des psychologues pour enfants, adolescents et/ou adultes.

Les séances avec un psychologue ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale mais de plus en plus de mutuelles remboursent quelques séances de psy par an. Le règlement des séances s’effectuent en espèces, en chèques ou par CB. Il existe désormais le parcours « MonPsy » avec une prise de charge par votre CPAM de 8 séances sur prescription médicale, mais ce parcours ne concerne que les problématiques « légères » du quotidien en aucun cas les vécus traumatiques ou les suivis psychothérapeutiques à moyen ou long terme.

(pour me consulter sur RDV, 0615934643)

Le psychiatre :

Le psychiatre est un médecin spécialiste. Spécialiste des maladies mentales. Ils s’intéressent donc -pour n’en citer que quelques unes- à la dépression, aux spectres de l’autisme, aux psychoses…

Le psychiatre peut faire des prescriptions de médicaments. Il peut aussi réaliser des psychothérapies courtes et longues si la situation de ses patients le nécessite. Le psychiatre consulte les adolescents et les adultes. Pour les enfants, il existe des « pédopsychiatres ».

Ses consultations sont prises en charge par la sécurité sociale et les mutuelles. Le règlement des séances s’effectuent en espèces, en chèques ou par CB.

Le psychothérapeute :

Le psychothérapeute qui ne porte que ce nom n’est ni psychologue ni psychiatre. Il a suivi une formation de 400 h dans une école reconnue par l’Etat qui l’habilite à réaliser des psychothérapies COURTES et uniquement cognitivo-comportementales (pas d’aspects analytiques). Le psychothérapeutes peut travailler avec les enfants, les adolescents et/ou les adultes.

Ses séances ne sont ni prises en charge par la sécurité sociale ni par les mutuelles et ne rentrent pas dans le cadre MonPsy. Le règlement des séances s’effectuent en espèces, en chèques ou par CB.

Le psychanalyste :

Pour être psychanalyste en France, aucune formation n’est nécessaire. Ainsi, malheureusement, sous cet intitulé on trouve aujourd’hui des personnes formées, des psychologues ou des psychiatres qui se sont spécialisés, mais aussi toute personne qui un soir a cru que c’était une bonne façon de changer de travail, avec tous les risques possibles de dérives pour les patients.

Je constate que certains psychanalystes, non formés de plus, affichent sur leur site internet leur méthode de psychothérapie sans jamais non plus avoir suivi une quelconque formation -pourtant obligatoire- dans ce domaine.

Il convient donc de bien se renseigner sur le parcours de la personne et de se méfier des intitulés ronflants comme « organise des conférences », « enseigne à… » ou avec des formations à l’étranger invérifiables…

Ceci dit il y a de très bons psychanalystes et leurs séances ne sont pas prises en charge ni par la sécurité sociale ni par les mutuelles. Le règlement de la séance s’y effectuent généralement uniquement en espèces.

Psychopraticiens, thérapeutes, coachs, coachs de vie… :

Tous ces intitulés ne correspondent à rien et ne garantissent aucune formation dans le domaine de la compréhension de la santé mentale. On y trouve souvent des personnes qui se disent « experts », d ex cadres en reconversion, d’ex patients qui ont pris conscience des « pouvoirs » de la thérapie… Les risques étant que la mauvaise gestion des problématiques de la personne qui consulte crée un nouveau traumatisme qui sera difficile à régler ensuite. A éviter et même fuir !

Dans tous les cas, ce qui a marché pour vos amis ne fonctionnera peut être pas pour vous. Chacun a besoin d’une approche qui lui convient, par exemple un psychanalyste qui parle peu sera difficile pour des personnes qui ont besoin qu’on leur parle, qu’on leur explique et celles là devront plutôt s’orienter vers un psychologue.

EMDR : petites mises au point

Je tenais à faire quelques mises au point relatives à la pratique de l’EMDR dans le cadre de 2 situations.

  • les patients envoyés par un médecin

Merci aux médecins de proposer à leurs patients d’aller réaliser des séances d’EMDR. Je me réjouis de constater que le « psychologique » devient une réalité dans la souffrance de certaines personnes qui ont vécu des scènes traumatisantes dans leur vie.

Mais il est nécessaire de rappeler quelques règles :

L’EMDR n’est pas pratiqué dès la première séance. En général et selon les patients, 2 à 4 séances plus orientées psychothérapie sont mises en place afin de connaître le vécu de patient, de comprendre sur quoi devront porter les séances et si l’EMDR est vraiment indiqué pour ce patient.

L’EMDR ce n’est pas automatique. Il y a des patients auxquels je ne proposerais pas de séance d’ EMDR car j’estime qu’ils ont surtout besoin d’une psychothérapie, donc d’un approfondissement d’une ou de problématiques sous jacentes qui vont permettre de résoudre ce qui se joue.

Ce n’est pas au médecin de décider si il doit avoir EMDR ou pas. C’est gentil et ça marque vraiment une ouverture d’esprit de votre part de proposer des séances d’EMDR à vos patients, mais rien ne garantie que le psychologue praticien envisagera que l’EDMR est adapté pour tel ou tel patient.

Une séance d’EMDR ne peut se faire dans un délai court. D’abord, nous l’avons vu parce qu’il y a d’abord quelques séances de « rencontre » mais surtout parce qu’il faut compter en général une attente de 15 jours à 1 mois avant le premier rdv chez un psychologue EMDR.

Vous comprendrez ainsi que conditionner la prolongation d’un arrêt de travail par exemple à la réalisation d’une séance d’EMDR dans la semaine – comme je l’ai vu- n’est pas réaliste.

OUI, l’EDMR est efficace, mais cela prend du temps.

  • les patients qui arrivent d’eux-mêmes

J’ai de plus en plus d’appels de personnes qui demandent à réaliser des séances d’EMDR, je ne peux que les féliciter de faire ce pas avec une prise de conscience de difficultés liées à un vécu particulier et l’envie d’y faire face au travers de séances.

Mais comme ci-dessus, j’en rappellerais les limites.

L’EMDR ce n’est pas dès la première séance. Nous allons faire connaissance pendant 2 à 4 séances et je vais tenter d’appréhender avec vous pendant ces séances ce qui pose problème, ce qu’il devra être traité et dans quel ordre. Vous allez d’abord vous « raconter ».

L’EMDR ce n’est pas automatique. C’est le psychologue praticien qui estime 1. si vous semblez accessible à l’EMDR (tout le monde ne l’est pas) et 2. si vous n’auriez pas plutôt besoin d’une psychothérapie. Souvent l’un n’empêche pas l’autre, il n’est pas rare qu’au cours des psychothérapies j’intercale des séances d’EMDR.

L’EMDR ça ne fonctionne que pour les vécus traumatiques. Pas pour le burn-out, mais pour une situation qui a créé une phobie au travail oui, pas pour un deuil qui s’éternise par exemple mais pour des visualisations de mort oui, donc bien pour des scènes réelles ou psychiques traumatiques (agressions sexuelles, accidents de voiture, violences subies ou vues, bref tout ce qui ‘marque »…)

L’EMDR ne règlera pas vos symptômes traumatiques en 2 séances. Ca peut arriver pour certaines circonstances de la vie, mais en principe il va falloir plusieurs séances et en fonction de vos traumas et vécu peut être un nombre certain.

L’EMDR dans un premier temps va accentuer vos problématiques. Et cela tout simplement parce que vous aller les aborder de front, les faire remonter à la surface et les traiter. Il n’est donc pas rare que les durant les 2 premières séances vous ne vous sentiez pas super en forme et que vos problématiques vous tracassent. C’est normal. Cela ira en diminuant ensuite.

L’EMDR permet d’aller mieux, mais ça n’efface pas la mémoire.

L’EMDR permet de « reconnecter » votre psychisme et votre corps. C’est tout. Ca va fortement diminuer vos symptômes somatiques mais il est nécessaire d’entreprendre ensuite une psychothérapie pour régler ce qui reste et surtout ce qui a resurgit !

Bref, l’EMDR c’est génial, mais ce n’est pas miraculeux !

Voila, voila. J’espère que tout ceci vous aura éclairé.

Vous savez où me joindre…

Sylvianne Spitzer

0615934643

Minimisation des violences et attachement à l’agresseur

Je vais aborder ici un sujet qui concerne tout particulièrement les situations de violences intrafamiliales, que les violences soient psychologiques, physiques, sexuelles ou les 3 à la fois.

Le constat général, qui fait d’ailleurs partie des critères classiques chez les victimes, c’est la MINIMISATION de la force du vécu traumatique. Et, dans la mesure où l’agresseur est une personne de la famille, l’attachement à cet agresseur qui nourrit cette minimisation. Malgré cette introduction en 2 parties, je ne vais pas spécialement respecter l’ordre car je pense qu’à un moment minimisation et attachement à l’agresseur s’entremêlent.

D’abord ce que j’entends par famille, ce sont les proches, les parents, les grands parents, les oncles et tantes, la fratrie, les beaux-parents, le ou la partenaire et aussi les gens qui vivent souvent sous le toit familial (comme des amis proches hébergés ou qui s’incrustent).

Au sein d’un système familial tout le monde peut subir des violences. Et les violences qu’une personne y subit atteignent indirectement les autres membres de la famille même si ils pensent ne pas savoir (ce que le conscient ne sait pas l’inconscient le subodore).

Déjà il faut appeler un chat « un chat ». Une personne qui subit des violences est une victime. Que vous ayez été dévalorisé.e, harcelé.e, battu.e, violé.e, attouché.e, vous êtes une victime.

Les victimes n’aiment pas qu’on les dénomment « victimes ». D’abord, elles ne se considèrent pas comme telles (puisqu’elles minimisent), ensuite il y a un côté dévalorisant (« comment puis je être victime moi qui suis si fort.e ? »). Mais surtout en acceptant de se nommer « victime », la personne se doit de dénommer l’autre « agresseur ». Or cela est souvent impossible. Simplement penser « mon frère/mon père/ma mère/mon oncle… est un.e agresseu.r.se » est difficile, le dire l’est encore plus.

D’ailleurs la victime dit toujours « j’ai été abusé.e par mon frère » ou « j’ai été battu.e  par mon ou ma partenaire » ou « j’ai été maltraité.e par ma mère ». Le « j’ai » est de trop, car en commençant la phrase par « je » la victime se met en premier dans l’agression. Il est plus facile de dire « je suis une femme ou un homme battu.e » ou « j’ai été violé.e par mon père » que de dire « mon ou ma partenaire me bat » ou « mon frère m’a violé ».

C’est d’autant plus difficile qu’il existe un lien familial entre la victime et l’agresseu.r.se.  Certaines victimes disent « mais c’est ma famille ! », d’autres « mais il y a les liens du sang ! »… Non ! Quelle « famille » et quels « liens du sang » ? L’autre a t il hésité à faire mal malgré ces liens ? Depuis quand être « de la famille » justifie la violence ? Je rappelle que c’est même une circonstance aggravante du point de vue du droit.

Le problème est que la victime lorsqu’elle parle de son agresseur, dit (je prends des prénoms au hasard)  » mon frère, Raphaël » ou « ma mère » ou « mon mari Clément ». Mais jamais la victime ne dit « mon agresseur », « ma maltraitante » ou « le violent ». Tenez, vous victimes, prenez la photo de votre agresseur et plutôt que de la regarder en la dénommant par son statut familial et/ou son prénom, collez lui son étiquette « violeur », « abuseur », « violente »… Ca change la donne non ?

C’est cet attachement, ce lien, qui fait que la victime minimise ce qu’elle a vécu. Tant que la victime reste dans « mon oncle Julien » ou « ma grand mère maternelle » et pas dans « mon bourreau » ou « ma tortionnaire » la victime ne regarde pas a réalité en face. Elle minimise.

Et si elle minimise alors qu’elle a vécu, subit comment voulez vous que l’entourage ne minimise pas alors qu’eux n’ont rien vécu, rien subi. Tonton Violeur a toujours été très gentil avec sa fille, Maman maltraitante, elle, était super engagée dans son association… Il convient alors de désigner l’autre par ce qu’il est ou était. Oui, les gens changent, mais vous aussi. Ont ils changé ou juste ne peuvent ils plus vous atteindre (après tout vous êtes trop vieille pour l’intéresser ou vous êtes marié maman ne peut plus vous enfermer dans le placard) ?

Mais cela ne suffit pas, car la victime aime son bourreau.

Enfin il parait. C’est ce que disent tous les livres sur les violences conjugales. La bourreau aime sa victime et si la victime ne part pas c’est parce qu’elle aussi aime son bourreau.

Mais cela par expérience je n’y crois plus. J’ai discuté avec d’autres professionnel.le.s qui m’ont dit « vous savez dans la famille la violence c’est une histoire d’amour qui tourne mal ». C’est clair, il y a un moment où il y a un dévoiement. Mais moi, et cela n’engage que moi, l’amour de la victime pour son bourreau je n’y crois pas..

C’est grâce à la psychothérapie que la victime va comprendre que c’est tout ce qui lui permet de minimiser qui a justement permis que tout cela arrive. Abusée dès le départ. Trop confiante, trop besoin d’amour ou d’attention dans sa famille d’origine, le fait de savoir que parler ne fonctionnera sans doute pas, que des failles dans lesquelles l’agresseur s’est engouffrée. Oui l’agresseur sait que vous teniez à lui, oui il sait que vous avez besoin d’attention et il vous en donne, oui il sait que vous ne parlerez pas. Vous étiez la proie parfaite et il en a abusé.

la victime sait aussi que parler, dénoncer, se retourne parfois contre la victime. Car oui, la victime dans nos Sociétés est la personne à abattre, c’est celle qui dérange, c’est elle qui remet en question l’ordre…

Alors la victime a le choix, soit elle accepte de se dire victimisée et elle parle pour en sortit, soit elle se tait et elle reste victime à jamais. Mais si elle parle elle doit accepter de faire le deuil de ses relations telles qu’elles étaient. Alors il faut faire face à la réalité, sortir de la minimisation, désigner cet autre par ce qu’il a fait et non ce qu’il est, entrer dans la colère, puis la tristesse (pas celle que la victime vit déjà, la tristesse de la fin de la famille idéale), puis accepter et enfin passer à autre chose : du bonheur car vous y avez droit.

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FAQ

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Si vous consultez pour une première fois chez un psychologue, vous devez vous demandez comment cela va se passer. Et bien très simplement. Vous arrivez, vous vous asseyez sur mon super canapé. Ensuite, vous allez vous demandez par où commencer. Et bien par là où vous en avez envie. En psychothérapie rien n’est planifié, un sujet en entraîne un autre. Mais ce n’est pas une conversation, on parle de vous, de vos problématiques, de la façon dont il est possible d’entrevoir ce qui sous-tend ce qui vous gène dans votre vie afin de re/venir à une situation de bien-être…. et surtout avoir à l’esprit qu’une psychothérapie s’étale dans le temps.

Je mets néanmoins toute de suite quelque chose au clair, une psychothérapie s’entame parce que quelque chose vous dérange dans votre vie et vous souhaitez régler et avancer dans votre vie. Une psychanalyse se démarre parce qu’on a envie d’approfondir la connaissance que l’on a de soi sans avoir pour but premier de régler une problématique. Ce sont donc deux approches différentes.

Durée des séances :

– En psychothérapie :

60 minutes pour les ados et les adultes

STIMBIL ou EMDR : 30 minutes (à noter qu’une séance de STIMBIL ou d’EMDR  est précédée obligatoirement de 2 à 4 séances au cours desquelles le patient expose ses problématiques)

– En psychanalyse :

30 minutes (uniquement pour les adultes)

Combien de séances dans une psychothérapie / psychanalyse ? 

Il est impossible de savoir à l’avance de combien de séances vous aurez besoin. Tout dépend de votre problématique, de votre motivation et de votre implication.

Combien de séance par semaine ?

1 séance soit chaque semaine soit chaque 15 jours en psychothérapie a minima

2 séances par semaine en psychanalyse

En fonction de vos avancées et des émotions qui surgissent, il peut être possible de rapprocher quelques séances si vous en avez le besoin et à l’inverse, plus vous êtes avancé dans votre travail, plus les séances s’espacent.

Les séances de STIMBIL / EMDR quant à elles s’effectuent une fois par semaine si nécessaire. Le nombre de séances dépend du nombre et de l’intensité des traumas vécus par le patient. Voir l’article sur l’EMDR sur ce blog pour en savoir plus.

Une séance annulée doit-elle être réglée ?

Oui. Sauf…

Une séance qui n’est pas annulée 48 h à l’avance est DUE dans son intégralité.

Vous aviez pris la peine de prendre rdv, j’ai bloqué mon agenda. Ce temps de séance vous est réservé, si vous n’annulez pas à l’avance cela ne permet pas de libérer la place pour une personne qui pourrait en avoir besoin.

Il existe bien sûr des situations qui font que vous ne pouvez vraiment pas venir, par exemple vous êtes au fond de votre lit avec la grippe, et dans ce cas la séance ne sera pas due. Mais ça ne fonctionnera pas plusieurs fois. Par contre le travail professionnel qu’on vous donne à la dernière minute ou l’envie brutale d’aller faire les soldes (c’est du vécu) ne sont pas des raisons acceptables et dans ces cas là la séance sera due.

Et si je ne préviens pas que je ne viens pas ?

Question de respect mutuel. Si je vous donnais rdv et que je ne venais pas sans prévenir vous n’apprécieriez pas. La réciproque est vrai. Aussi si vous ne prévenez pas, ne revenez pas !

Comment se passe le suivi d’un mineur ?

la première séance est celle du ou des parents, souvent avec l’enfant. Vous venez raconter votre enfant et poser la demande.

Puis je vois rapidement l’enfant seul.

De temps en temps, que nous fixerons, je fais le point avec les parents et l’enfant et je ne dis aux parents que ce que l’enfant veut bien que je leur dise..

Puis-je prendre rdv pour ma sœur (mon père, ma tante….) ?

Non. Les adultes prennent rdv pour eux seuls car pour suivre une psychothérapie il faut en ressentir le besoin, être motivé(e) et avoir envie de s’impliquer, cela passe donc par une démarche personnelle de prise de rdv pour une première séance. Il y a des exceptions bien sûr, comme une personne en situation de handicap qui aura du mal à utiliser les moyens de me contacter.

Pour un adolescent à partir de 14 ans, les parents prennent contact et je demanderai que l’ado rappelle pour poser le rdv en fonction de son emploi du temps.

A bientôt ! contact : 0615934643

Le contenu des séances c’est confidentiel !

Cela paraît évident mais il est toujours bon de le rappeler : ce qui se dit en séance reste entre le psychologue et son patient.

Même pour les patients mineurs. Si un point est fait avec un ou les parents, si des détails doivent être donnés, c’est avec l’accord de l’enfant (sauf situations relevant de la levée du secret professionnel comme les agressions sexuelles).

Donc ce qui est dit chez le psy reste chez le psy, en tout cas pour ce qui concerne le psy. Car si le patient parle de sa séance avec quelqu’un c’est de parce que LUI l’a décidé. Le psychologue, de son côté, garde ça pour lui.

Mais les nouvelles technologies changent la donne.

Pour vous raconter ce qui m’est arrivé dernièrement il faut se souvenir qu’aujourd’hui la plupart des personnes possédant un smartphone ne se déconnectent plus de l’accès au réseau -donc aux données- se donnent rarement la peine d’aller modifier les autorisations d’accès des applications, se gardent bien de déconnecter l’IA qui sauvegarde leurs préférences et utilise un assistant personnel (type Bixby, Google…) de façon automatique.

Si de mon côté je dois reconnaître qu’en tant qu’ex geek, je bloque le plus possible les accès à mes données, j’ai du coup tendance à oublier qu’il n’en n’est pas de même pour la plupart de mes patients.

C’est ainsi qu’il y a peu à la suite d’une digression pendant laquelle un patient me parlait d’un restaurant, je lui demandais « qu’en avez vous pensé ? ».

Et d’une voix métallique son smartphone répondit aussi sec « les résultats des internautes sur le site Untel précise que ce restaurant est noté X étoiles ».

Sur le coup je n’ai pas vraiment compris. Mon patient a été interloqué lui aussi. Avant de comprendre que « l’assistant Google » avait entendu ma requête et y avait répondu à sa façon.

En dehors du fait que cela a perturbé la séance car cela a coupé la spontanéité de l’échange, il s’avérait que nos échanges étaient donc entendus, analysés (et bien sûr enregistrés) afin de façonner un profil de mon patient.

Pour ce qui est de la confidentialité on repassera.

Désormais, je propose que lorsque les patients viennent en séance leur smartphone soit éteint ou si ils attendent une urgence (ce que je peux comprendre) qu’ils s’assurent que leurs applications n’aient pas accès à leurs données.

La confidentialité de ce qui se dit en séance de psychothérapie doit rester la règle. Et désormais je serai vigilante et exigeante sur le sujet.

Soyez vigilant.

C est quoi être « un.e patient.e » en psychothérapie ?

Il m’arrive de recevoir des patients qui pensent qu’une psychothérapie consiste à s’asseoir sur le canapé, à écouter le psychologue déblatérer des évidences et des conseils, à régler la séance puis à repartir tranquillement chez eux ou au travail et vivre leur vie comme si de rien n’était jusqu’à la prochaine séance.

Ces patients là ne restent pas longtemps. D’abord parce qu’ils ont l’impression qu’une psychothérapie ne sert à rien et ensuite parce que ce que leur raconte le psy ne change ni dans leur état d’esprit ni dans leur vie.

A tout ceux là je dédie cet article.

Une psychothérapie cela demande déjà 3 principes : motivation + investissement + assiduité.

Et oui. Une psychothérapie c’est un travail, pas au sens laborieux du terme (encore que…), pas au sens de contrat de subordination, non, au sens de remise en question, d’auto analyse, d’interprétation, de réalisations concrètes et symboliques… Bref dans une psychothérapie le patient est actif.

Certains patients pensent un peu autrement. Durant leur séance, ils parlent (un peu), ils écoutent le psy ou le silence se fait et une fois sortis du cabinet, ils reprennent leur vie sans qu’ils ne se passent rien jusqu’à la séance suivante.

Enfin croient-ils. Une psychothérapie ça continue même en dehors du cabinet du psy. D’abord souvent le patient sort un peu anesthésié ou tourneboulé, pour ne pas dire avec l’esprit en vrac. Puis ça se calme, le patient n’arrive pas à se souvenir ce qui s’est dit durant la séance, il se passe 3 jours environ et paf d’un seul coup la lumière apparaît (des fois très loin au bout du tunnel la lumière, j’en conviens). Et le patient doit s’écouter, écouter ce que lui renvoie son psychisme et/ou son corps, analyser à la lumière de ce qui a été vu en séance, faire des liens avec ce qui a été dit et ce qui remonte, tenir compte de tout cela et tenter de changer ses pensées, ses automatismes et ses actes.

Car rien ne changera si vous attendez que ça vienne de l’extérieur. Votre psychisme est conditionné par des années de pratiques inadaptées à la réalité actuelle. Il vit avec l’éducation que vous avez reçu enfant, avec les traumas qui vous ont bloqués (et souvent dissociés), avec les peurs et les colères. Tout ce qui a été ressenti enfant ou ado, vous l’appliquez encore et encore, inlassablement de la même façon partout. Pourtant tout cela ne fonctionne plus ou rarement. Vous avez grandi, vos mécanismes de défense infantiles ne sont plus adéquats, vous n’avez plus de raison d’avoir peur mais c’est toujours là. Et le psychologue aura beau vous expliquer en long et en large que c’est du passé, que c’est fini, que vous ne risquez plus rien, si VOUS vous ne changez pas vos conditionnements et façon d’agir, rien ne changera.

Alors le psychologue qui est là pour vous montrer des voies de réflexions, des portes vers le changement et qui vous propose des « trucs » pour vous permettre d’extérioriser votre vécu, peut vous donner des exercices à réaliser : des lettres à écrire, des dessins symboliques, des notes de réflexion, des collages, des chronologies, des généalogie, des discussions intérieures… bref, des pensées et des actes à réaliser en dehors des séances.

Que vous ferez ou pas. Car le psychologue n’est pas un parent, ni un ami, ni un prof, ni un juge. C’est juste un psy. Vous faites ? Super, on analyse votre production. Vous ne faites pas ? Super, on analyse pourquoi vous n’avez pas fait.

Je vois des patients auxquels je demande par exemple de rédiger des lettres, qui me disent « bof ça ne m’a rien apporté ». Et puis je leur demande de lire les lettres et là ils m’expliquent qu’ils ont bien pleuré ou été en colère en rédigeant, que ça les a soulagé. Et puis pendant la lecture, ils réagissent. Et après j’apporte mon analyse, mon interprétation aussi. Et là stupeur, ils n’avaient pas vu cela comme ça ou en effet ils prennent conscience de la façon dont ils se considèrent ou considèrent l’autre. Et ça demande remaniement psychique. Comprendre ce qu’on a vécu, oui je dis comprendre, car les victimes de traumas sont toutes capables de raconter en détails leur vécu mais sans émettre aucune émotion. (Une patiente hier encore me racontait comment elle s’était faites violer 5 fois dans sa vie, mais ce n’était pas grave ça n’avait pas impacté sa vie. Mais parlons-en de votre vie justement), comprendre ça veut dire se rendre compte de la gravité, de la situation, ressentir les émotions, se reconnecter à son corps et apprendre à l’aimer, se rendre compte aussi que ce qu’on considérait normal lorsqu’on était enfant ne l’était sans doute pas tant que ça, que tel acte ou telle parole a eu un impact fort et continue d’en avoir…

Tout cela demande une énergie folle. C’est crevant une psychothérapie. Ca épuise, ça remue, ça fait remettre sa vie actuelle en question, ça questionne sur les autres car on regarde autour de soi autrement, ça oblige à se positionner en adulte pour faire des choix, prendre des décisions et en assumer les conséquences, c’est se demander ce qu’on transmet.

Mais avant tout une psychothérapie c’est un travail sur soi, un combat avec soi parfois, je devrais dire un combat avec une partie de soi. Parce que le plus dur de tous les juges c’est soi. Parce la personne la plus dévalorisante avec soi c’est soi. Parce que la personne qui entretient les conditionnements et les douleurs c’est soi. Parce qu’une psychothérapie c’est regarder en soi, s’analyser soi et se demander qui on est et qui on voudrait être.

Et tout cela ne peut être fait en 1 heure par semaine ou chaque 15 jours.  Et si vous ne travaillez pas seul sur vous, il y a une raison. Vous résistez. OK. Pourquoi ? A quoi cela vous sert-il ? Pourquoi avez-vous entamé une psychothérapie si le but non avoué est de ne pas changer ? De quoi avez vous peur ?

Au fur et à mesure de la psychothérapie, le psychologue n’aura plus besoin de vous demander de réaliser des « travaux » parce que vous aurez refait votre intérieur. Que lorsque les vieux conditionnements resurgiront vous saurez leur dire « tu n’as rien à faire là ! » et utiliserez votre nouvelle vision, vous saurez faire face à une difficulté, analyser ce qui vous bloque ou ce qui surgit ou pourquoi vous interprétez comme cela ou pourquoi vous ressentez telle émotion. Vous saurez aussi un peu ce qui se joue chez l’autre. Et puis vous saurez vous appliquer à vous même ces techniques que vous avez utilisées en début de psychothérapie. J’ai ainsi des patients qui arrivent en séance en me disant « bon untel m’a gonflé, je lui ai écrit une lettre symbolique, en fait ça m’a permis de voir où je bloquais et pourquoi je lui en voulais à ce point, je lui ai reparlé et on a tout mis à plat, maintenant ça va ». Merci d’être venu ! lol

Le psychisme est dynamique, sans cesse en attente de mouvement. Mais le mouvement c’est vous qui le donnez. Le psychisme est parfois long à faire changer, mais il change toujours. C’est d’autant plus long que comme il n’est plus habitué à changer, il est sclérosé et lourd. Mais une fois qu’il a repris le rythme il bouge très vite.

Une psychothérapie c’est secouer et enlever la poussière, c’est reprendre tout ce qui traîne et tout bien classer et ranger dans le bon tiroir, remettre tout d’équerre, réparer ce qui est abîmé pour avoir de la stabilité. Bref, c’est faire le ménage intérieur. Et à moins que vous ayez des pouvoirs magiques, faire ce ménage là c’est fastidieux, c’est fatigant. Ca prend du temps, d’où le fait qu’un patient est toujours « impatient ».

Alors il faut être… vous vous souvenez quoi ?… 

Motivé, investi et assidu !

©Contact Sylvianne Spitzer – 0615934643

Les dissociations traumatiques

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Alors ça va être un article très vulgarisé un peu long.

D’abord il faut comprendre que nous naissons avec un « tempérament ». Ce tempérament est d’origine génétique et notre ADN comprend beaucoup d’infos -y compris les traumas marquant des générations précédentes- de ce que va être notre psychisme .

Dès la fécondation nous subissons des stimuli multi-factoriels. Tant de l’intérieur des cellules et du corps que de notre extérieur. D’abord le corps et le psychisme de la mère (« épigenetique »), puis l’environnement. La notion de personnalité se développe.

Après notre naissance, la personnalité ne cesse de se transformer. En fonction de ce que nous vivons, entendons, expérimentons, le positif comme le négatif. Cela fluctue sans cesse en fonction de nos apprentissages en créant des conditionnements. A la puberté c’est fini, donc en moyenne vers 14 ans. Le corps est devenu adulte, il est apte à se reproduire, il doit donc être apte à prendre des décisions, à se défendre et à défendre psychologiquement et physiquement sa progéniture, non dans une volonté affective mais dans un processus archaïque de perpétuation de l’espèce.

Pour vous aider à comprendre ce qui se passe dans les dissociations traumatiques, je vais faire simple. Vous allez imaginer votre psychisme comme un ruban large. Il y a un début, la fécondation et il y aura une fin, la mort. J’ai dit large. Disons un bolduc (les rubans qu’on colle sur les paquets cadeaux). L’intérêt du bolduc, c’est qu’il se décompose facilement en plusieurs filaments qui peuvent rester sceller à la première extrémité.

Donc votre psychisme c’est un ruban de bolduc large.

Normalement, si il ne se passe pas de trucs trop graves, votre bolduc reste entier, un long ruban qui va s’allonger de la naissance jusqu’à la mort. Parfois des petits décollages à certains endroits, mais rien de bien destructurant. Bref, 1 cerveau = 1 psychisme = 1 personnalité.

Et puis pour d’autres personnes, le ruban va se destructurer.

Je vous explique.

Prenons un enfant, basique, baveux et joyeux. Tout va bien dans sa vie. Lorsqu’il a 7 ans, malheureusement, son père se noie sous ses yeux. Gros trauma. L’enfant a encore besoin du père, de celui qui donne la loi sociale et aussi des bisous. Sans compter la scène. Père qui tombe à l’eau, hurle, fait des bulles, ne remonte pas. Panique. Peur, Cris. Cris des autres adultes. Deuil…. trauma.

Je vous rappelle que la longueur du bolduc c’est la longueur d’une vie. Donc à la fin de la vie disons que le bolduc fera 100 cm pour 100 ans c’est plus facile pour le calcul. Pour l’instant à 7 ans il fait 7 cm. Et bien à 7 cm vous coupez un petit bout du bolduc. Il reste donc un ruban de 100 cm dont un filament (plus ou moins gros selon le trauma) a été coupé à 7 cm et qui ne pourra plus grandir, le tout étant toujours attaché ensemble. Est ce que ça vous parait clair ?

L’enfant va continuer à grandir. Une partie ne grandit plus vous l’aurez donc  compris, elle reste à 7 cm, soit 7 ans. L’autre partie du ruban, celle non coupée, continue à s’allonger, cette partie là continue sa vie, comme il se doit d’ailleurs. Puis, boum, à 13 ans l’enfant subit un viol. Sur la partie qui a continué à s’allonger on coupe un bout de bolduc à 13 cm. Puis il va continuer sa vie sans autres grands traumas. A 30 ans, son bolduc est dissocié de 3 longueurs, 1 de 7 cms, 1 de 13 cms et 1 de 30 cm, mais à des moments différents.

Il y a donc 3 « personnalités » qui cohabitent. Une de 7 ans, une de 13 ans et une de 30 ans.

C’est celle de 30 ans qui « manage » en général car c’est celle qui est la plus adaptée à une vie normale faite d’études, de travail, de relations sociales ou intimes. Et puis des fois, il se passe des trucs qui paraissent difficiles. Par exemple, au travail une personne lui met la main sur la cuisse. Pchittt, la personnalité adulte disparait, c’est celle de 13 ans qui est là et qui réagit comme on réagit à 13 ans, sans trop savoir ce qu’il faut faire, en se laissant faire car l’adulte a toujours raisons et puis cet ado il a appris à se taire… cet adulte rentre à la maison et apprend que son grand-père qu’il adorait vient de décéder. Paf, c’est l’enfant de 7 ans qui réagit à la perte, l’abandon, une sensation de vide… au matin il faut reprendre le travail, l’adulte est revenu. Mais les autres sont toujours là, en tache de fond.

Et toute sa vie cet adulte va passer d’une partie de lui à une autre. Dans l’abus ce sera l’ado de 13 ans qui sera présent, dans la perte affective ce sera l’enfant de 7 ans.

Et ces 3 « personnalités », dont 2 dissociations, cohabitent. Chacune tentant de prendre le dessus sur l’autre, parfois chacune ignorant jusqu’à l’existence des autres ! Ces dissociations peuvent être masculines ou féminines selon, en général, si elles doivent être dans la force et la défense ou dans l’émotionnel.

J ai pu constater qu’il y a souvent autant de dissociations que de traumas graves.

J’ai eu une patiente, je vois rarement cela, qui avait bien une dizaine de dissociations (une dizaine de traumas graves). Chacune de ses personnalité coexistant et passant en séance de l’une à l’autre. Certaines peuvaient parler, d’autres pas, certaines étaient agressives, certaines masculines…

Pour vous expliquer, comme pour cette patiente, il existe des situations où les traumas étant trop répétitifs et trop puissants, le psychisme « explose ». On parle d’anéantissement de la psychée. Bien sûr la personne ne meure pas, mais sa personnalité une et entière si. Lorsqu’elle reprend -c’est le moment de le dire-ses esprits, son psychisme s’est rafistolé comme il a pu en attrapant au vol ce qui reste de la personnalité ancienne et comme ça n’arrive pas à se « coller » et bien les morceaux coexistent comme si ils étaient indépendants. J’ai pu constater que dans ces dissociations traumatiques graves, chaque « personnalité » recouvre une émotion. Une est la colère, l’autre la tristesse, une autre la joie… il existe en fait une personnalité de base, recroquevillée quelque part au fond du psychisme qui va devoir à réapprendre à faire surface.

Les dissociations font partie intégrante des impacts liés à de grands traumas (perçus comme tels par la personne) qui sont en général une maltraitance généralisée, des abus sexuels, des situations de guerre, le fait d’assister à des mises à mort (tant animal qu’humaines).

En psychothérapie, il est rare de trouver des psychologues (et les seuls psychothérapeutes laissez tomber) qui savent percevoir ces dissociations. Et croyez moi l’inconscient étant malin des fois au psy il lui bien des subterfuges pour réussir à communiquer avec une des personnalités. Alors il faut traiter tous les niveaux, l’adulte qui ne comprend rien de ce qui se passe (et qui souvent n’a pas conscience de ces autres « facettes ») et qui doit faire connaissance avec elles. L’enfant en manque d’affection et qui rejoue la scène d’abandon et l’ado bagarreur qui veut refaire le monde et qui « emmerde » tout le monde  (sa « facette » adulte y compris). Et pour finir on réassocie tout le monde pour ne revenir qu’à une personnalité.

Bon tout ça c’est plutôt freudien. On est à la limite de la psychiatrie et d’ailleurs des dissociations non prises en charge peuvent évoluer en schizophrénie vers 35 ans. Ces dissociations ne sont pas psychotiques car elles ne relèvent pas d’un délire, elles ne cherchent pas à construire un monde en adéquation avec une fausse réalité. Ce sont ni plus ni moins que des mécanismes de défense. Par contre, la réassociation est un gros  travail psychothérapeutique tant pour le psy que pour le patient !

Pour prendre RDV 0615934643

« Enfants maltraités, occupons nous de ce qui ne nous regarde pas »

« Enfants maltraités, occupons nous de ce qui ne nous regarde pas », de Carole Bouquet et Martine Brousse, éd. Cherche midi, 2019

Un livre essentiel. Voila c’est dit.

Ce livre il faut se plonger dedans. C’est le livre que toute personne ou professionnel de santé devrait avoir lu une fois dans sa vie. D’abord parce qu’il met face à la réalité de l’enfance maltraitée. Mais aussi qu’il apporte des regards de professionnels (pédopsychiatre, gendarme, pédiatres) sur comment ils abordent les violences faites aux enfants,

Il y a 3 parties dans cet ouvrage.

Une première qui sont les introductions de C. Bouquet puis de M. Brousse. Pourquoi se préoccupent-elles de ses situations ? Les difficultés de l’association « la Voix de l’enfant » à faire reconnaître la situation des enfants maltraités…

Puis des situations réelles, ces enfants maltraités, abusés, parfois décédés, des violences subies. Des cas sont évoqués de maltraitances intrafamiliales mais aussi de mineurs isolés qu’on laisse en souffrance ou qu’on traite en esclave. C’est difficile à lire, mais c’est la réalité voila vraiment ce qu’on subit des enfants parfois très jeunes. Mais cela permet aussi de cerner le contexte, comment rien n’a été vu ou comment rien n’a pu être fait, puis comment tout cela est jugé.

Enfin des regards de professionnels. . Comment repérer les maltraitances ? C’est quoi un signalement ? Quel poids donner à la parole de l’enfant ? Comment se passe une audition d’enfant ? etc.

Puis des espérances et des pistes d’évolution du système de repérage et prise en charge des enfants maltraités .

Bref, un livre pour ne plus fermer les yeux et ne plus dire « je ne savais pas ».

Pour finir je citerai ce qu’a dit le Dr Ben Kemoun, pédopsychiatre, qui me parait essentiel dans la déculpabilisation des enfants abusés sexuellement : « Il n’est pas rare que l’agression puis s’effectuer dans un contexte de séduction, voire d’unique moment de rapprochement à l’autre, que l’enfant va traduire comme un moment positif, même si il en reconnaît la bizarrerie, et non comme une agression« . Rien que pour avoir écrit cela je vous remercie M. Ben Kemoun.

Récit d’une psychothérapie : Caroline

Je l’appellerais Caroline. Caroline était ma plus ancienne patiente. 5 ans en tout dont une interruption de un an. Mais c’est fini. Elle a mis fin à sa thérapie et cela faisait déjà quelques temps que je l’y avais préparé. Je finissais par ne plus savoir quoi interpréter ni dire (et pourtant je peux être bavarde).

Caroline a passé son enfance à Troyes. Une enfance heureuse entre deux jeunes parents à l’époque qui arrivaient dans une ville et surtout un quartier huppé par les hasards de la vie. Des pavillons partout, des gamins à la pelle lâchés chez les uns ou les autres sans aucune surveillance. Des parents qui se réunissent une fois chez les uns une fois chez les autres, barbecues, anniversaires, vacances, tout ce petit monde fini par ne faire plus qu’un monde.

Dans le meilleur des mondes tout n’est pas toujours rose. Caroline va l’apprendre à ses dépends. D’autres certainement aussi, mais ces autres ne parleront jamais. A force de vivre libres, à force de confiance, l’agresseur d’enfant va s’installer tranquillement. Il va sympathiser avec tous, parfois être l’amant de quelques jeunes femmes, s’investir dans du caritatif auprès d’enfants mais surtout il va chasser. Chasser des proies pour lui et pour d’autres, car les pédophiles défilent. De jeunes proies qu’il invite chez lui sous couvert de venir jouer avec sa fille. Dont il abuse aussi sous les yeux effrayés de ses jeunes invités et qu’il livre au bon vouloir libidinal de ses hôtes.

Les consignes sont données. Ne rien dire sinon tout le monde sera tué. Et lorsqu’on a 7 ou 8 ans, on y croit. On croit qu’il faut se taire, que c’est mieux, qu’on met tout le monde en sécurité. Au détriment de sa propre vie, de son intégrité et de sa construction psychique.

Caroline va devoir subir. Viols, sodomies, tortures, brûlures, coups. Des fois seulement pendant 1 heure, des fois pendant toute une nuit. Certains agresseurs pleurent et s’excusent, d’autres laissent libre court à leur folie. Et puis au petit matin, lorsque le calme est revenu, elle est lâchée près de chez elle afin qu’elle ait le temps de reprendre visage humain. Et de faire comme si de rien n’était. Arrivant pimpante et souriante chez elle, expliquant comment elle s’était bien amusée. Survivre et sauver les autres.

Alors changer. Devenir un garçon car les garçons n’intéressent pas ce monstre croit-elle. Mais ce qu’elle construit est faux. Certaines nuits elle est une petite fille détruite qu’elle déteste et la journée elle est un garçon fort et sans peur.

Puis Caroline a craqué. Et si près de 30 ans ont passé, les consignes sont restées. La peur aussi. Cauchemars, reviviscences, terreurs incontrôlées, blancs sans savoir ce qu’elle a fait…

J’avais récupéré une patiente inattendue. Très intelligente mais très analytique. Pas d’émotions, pas de ressentis, aucun respect pour ce corps sali, honte, insomniaque et un look masculin mais surtout passe-partout pour surtout ne jamais être vue ni même perçue. Une ombre qui glisse dans le monde.

Elle m’a fait vivre de sacrées aventures. Dans ma bonne volonté de la faire avancer, j’ai parfois été son second bourreau mais elle a tenu bon et surtout elle voulait que tout cela cesse. J’ai du être inventive car son inconscient était résistant. Elle s’était fixée 3 buts en début de thérapie. Ils ont tous été atteint. Au point qu’elle a en rajouté en cours de route ! J’ai rencontré Caroline, je l’ai vu enfant brisée, j’ai vu Kevin sa facette masculine, j’ai vu Bryan le violent, j’ai discuté avec des « personnes » sans nom, des personnes qui ne pouvaient pas parler juste écrire, je l’ai vu dire l’inverse de ce qu’elle disait corporellement, j’ai vu je crois tout son inconscient. Je l’ai vu avancer aussi, puis parfois revenir en arrière, un bruit, un parfum, une parole pouvait lui faire perdre le bénéfice de plusieurs séances. On a reconstruit, on a unifié. J’ai parfois eu du mal où après une séance dans laquelle j’entendais une petite fille me raconter sa nuit de torture je me rendais diner chez un proche où sa fille, du même âge que la petite Caroline, ne doutait pas une seule seconde que le monde était rose. J’ai beaucoup appris avec Caroline sur moi et sur ma pratique et pour cela je l’en remercie.

Caroline a du faire des deuils. Deuil de sa famille qui ne l’a jamais soutenu, deuil de son envie d’enfant trop dans la peur que tout cela puisse arriver de nouveau, deuil d’autres victimes qui acceptent de témoigner car il y en a, deuil de la Justice pour qui il y a prescription et qui a vu, au fur et à mesure des changements de magistrats, le dossier s’amincir et un agresseur devenir moqueur.

En contrepartie, elle ne fait plus de cauchemars, elle ne revit plus ses horribles nuits, elle a presque oublié à quoi ressemblaient ses agresseurs, elle a retrouvé les sensations dans son corps, elle s’autorise à avoir du plaisir, elle dort la nuit, n’a plus de blanc dans ses journées, elle a retrouvé une palette d’émotions et s’il le fallait elle pourrait regarder en face cet agresseur/entremetteur.

Tout n’est pas parfait, ni plus ni moins je crois que pour chacun de nous, mais Caroline a fini sa thérapie.

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La communication non violente

Que ce soit entre amis, dans le couple, dans la vie quotidienne ou au travail, la façon dont nous communiquons vers les autres impacte la façon dont ils communiquent vers nous.

Si nous sommes agressifs, les réactions défensives et offensives risquent fort de nous être renvoyées. Si au contraire nous communiquons de façon sereine, agréable et paisible, les retours le seront aussi.

La communication non violente, ou CNV,  repose sur 3 principes :

  • connaître ses besoins et savoir les exprimer
  • reconnaître ses émotions et savoir les exprimer
  • écouter et entendre l’autre dans l’expression de ses besoins et ses émotions

La communication non violente repose sur le respect mutuel afin d’éviter les conflits ou d’aider à leur résolution.

La technique de communication non violente n’est pas une technique psychothérapeutique en soi, mais elle peut faire partie du processus thérapeutique afin d’améliorer les relations entre les individus.

Pas besoin de passer par un coach ou un « expert »  en CNV, tous les psychologues connaissent la pratique de la communication non violente et sont susceptibles de vous proposer de l’utiliser dans votre famille ou au travail.

Cette technique peut bien sûr être intégrée dans le cadre d’une psychothérapie et en général toute psychothérapie vous amènera naturellement à utiliser la communication non violente.

Prendre rdv ? 06.15.93.46.43

 

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Enfant et image : quel film pour quel âge ?

Je reçois souvent des parents qui s’inquiètent de certains troubles des comportements de leur enfant comme des troubles du sommeil, une hyperactivité, de l agressivité, des angoisses, du stress perceptible.

A un moment de la séance, je demande si ces enfants regardent la télé – ou un écran- et si oui, ce qu’ils regardent et combien de temps.

Je devrais vous dire que je suis surprise par ce que regarde ces enfants, mais je ne le suis plus…

Une maman dernièrement se vantait que sa fille de 5 ans -hyperactive et présentant de gros troubles d’endormissement- connaissaient tous les films « Harry Potter » et qu’elle pouvait raconter toutes les scènes marquantes des films. Et pour cause… ça faisait tellement plaisir à maman de s’en souvenir et sa mère était si fière que sa fille regarde cette série de films dont elle même était fan. C’était un peu vite oublier que si le premier film de la série était déjà peu adapté à un public de 5 ans, les suivants et les 2 derniers tout particulièrement ne relevaient absolument pas de cet âge et pouvaient générer des réactions d’anxiété et des cauchemars.

Les enfants ne réagissent pas comme des adultes face à une scène dérangeante. Si une action vous gène, vous fait peur, vous dégoûte, vous détournez les yeux ou la tête, cela vous permet d’échapper aux images difficiles et au stress qu’elles génèrent. Or un jeune enfant, n’a pas le réflexe de fermer les yeux ou de détourner la tête, bien au contraire, il va écarquiller les yeux et rester fixer sur les images. Du coup, les scènes sont vues dans leur intégralité, sans pouvoir y échapper et se marquent dans le psychisme qu’elles traumatisent. Lors du coucher par exemple, dès qu’il fermera les yeux l’enfant reverra les scènes dures ou horribles auxquelles il a du faire face. Stressé, angoissé, il risque de présenter aussi des troubles du comportement la journée car les scènes visionnées ont perturbé son rapport au quotidien.

D’autant que jusqu’à assez tardivement un enfant dans sa vie ne fait pas la différence entre un film et la réalité. Il ne met pas de distance. Pour lui ce qu’il voit est vrai, concret. Si l’acteur souffre, il pense qu’il souffre réellement. Il n’est pas capable de penser que c’est un rôle. D’ailleurs le but des films actuels est d’être les plus réalistes possibles…

Les enfants, surtout les plus jeunes et ce jusqu’à environ 7/8 ans, vivent dans un monde où tout est rose. Ils savent qu’on peut avoir mal, parfois aussi qu’on peut mourir, mais cela ne les concerne pas vraiment.

D’autre part certains parents pensent que les préconisations des bureaux de vérification suffisent à situer si un film est adapté à un enfant. Or il n’en n’est rien.

Un père me disait qu’il ne laissait pas regarder à son fils de 4 ans les films préconisés à partir de 10 ans. Mais ils pensait que si ce n’était pas précisé « à partir de 10 ans » c’est que cela pouvait même être regardé à 4 ans… Et non. Des films tels que « labyrinthe » ou « numéro 4 » ne sont absolument pas adaptés à un jeune public. Trop rapides, angoissants, compliqués, morbides, violents… laissons ces films au public concerné, à savoir des ados à partir de 12/14 ans en fonction de leur maturité et de l’accompagnement lors du visionnage.

A 4 / 5 ans, la série animée « Franklin la tortue » est bien suffisante. Amitié, entraide, activités partagées… au cinéma, « les minions », « dragons » apportent les touches de rires et d’actions adaptées. Non le dessin animé « Scoobidoo » ne se regarde pas seul à 4 ans non plus, le visionnage de cette série animée que j’adore ne se fait qu’à partir de 7 ans avec accompagnement et 8/9 ans sans accompagnement. Pour Batman version 2022, on attendra encore un peu…

Le point de vue des pédopsychologues et des pédopsychiatres est souvent bien moins tolérant que la « censure » officielle. Il n’est pas rare qu’un film accessible en salle à partir de 10 ans, ne soit considéré comme accessible à partir de 12 ou 13 ans par les professionnels de santé mentale et des comportements.

Ces différences sont dues principalement à 2 critères :

– La maturité psychique de l’enfant. Qui dépend d’un enfant à l’autre, de son environnement, des relations familiales et tout simplement aussi à sa croissance neurologique.

– l’accompagnement lors du visionnage. Un enfant qui regarde un film un peu (et seulement un peu) difficile pour son âge ne sera pas stressé si le visionnage s’effectue en compagnie d’un adulte référent qui va DISCUTER PENDANT ET APRES le film de ce qui se passe : rappeler que ce n’est pas vrai, détourner l’attention, dédramatiser une scène, expliquer ce qui se passe… bref, déconstruire le film afin qu’il redevienne ce qu’il est à savoir du faux avec des acteurs. Discuter de ce qui est vu pendant une projection dans une salle de cinéma est rarement apprécié des autres spectateurs.

Bien des lecteurs doivent se dire « holala mais moi mon enfant il y a longtemps qu’il regarde tel type de films ou de dessins animés seul, il regarde bien le journal télévisé »… Et oui c’est bien le problème.

Certains parents me demandent pourquoi alors les préconisations d’âge ne sont pas (plus en fait) précisées sur les écrans. Et bien parce que les instances qui nous gouvernent ont décidé un jour que les parents n’avaient pas besoin qu’on leur tienne la main car ils sont censés être des adultes responsables qui savent ce qui est adapté ou non pour le bien-être de leurs enfants.

C’est sans compter que certains parents pensent leurs enfants comme des adultes en miniature et que beaucoup ne sont pas informés sur le développement psychologique infantile. Eux mêmes ont parfois été « élevés » devant des films ou jeux violents persuadés que cela n’a pas eu d’impact sur leur psychisme et que si cela n’en n’a pas eu pour eux, cela ne peut pas en avoir sur leurs enfants. Mais nous sommes tous différents en sensibilité psychique et émotionnelle et rien ne dit que cela n’a pas eu d’impacts…

Sans doute dois je aussi rappeler que l’écran de télévision, de la tablette ou du smartphone ne sont pas des baby-sitters… Un parent m’expliquait combien son enfant était calme devant la télé ou sa tablette, il ne bougeait plus et on ne l’entendait plus. Sauf que le rôle d’un enfant c’est de parler, discuter, bouger, sauter…. un enfant n’est pas un objet qu’on pose dans un coin. Il faut s’en occuper, lui parler, jouer avec lui, lui proposer des activités tant intellectuelles que physiques et en faire une bonne partie avec lui … bref, il faut être parent tout simplement.

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L’expertise psychologique

L’expertise psychologique intervient dans le processus judiciaire à la demande du magistrat.

Par exemple, dans un situation de divorce conflictuel, lorsque la garde des enfants devient problématique entre les parents, le magistrat (ici le JAF) peut demander une expertise psychologique des parents et/ou des enfants. L’initiative de l’expertise peut aussi venir de l’avocat d’une des parties -à la demande de son client- qui sera validée ou non par le magistrat. Il est possible d’être expert aussi au pénal.

Pour réaliser l’expertise psychologique, le magistrat pose plusieurs questions à l’expert. De situer les parents psychologiquement, de situer l’environnement social des enfants, de voir si les enfants sont en souffrance, de proposer le type de garde le plus adapté en fonction de ce qu’il a vu et entendu… 

Qui est l’expert psychologue ?

L’expert psychologue a postulé pour être sur une « liste d’expert » près la cour d’Appel (régionale) ou la cour de Cassation (nationale). 

Il faut être psychologue clinicien, avoir fait paraître quelques articles, remplir le dossier et bénéficier de l’appui de deux experts. Le futur expert subit alors une enquête sociale et une enquête fiscale. Ensuite, un comité composé d’experts psychologues et psychiatres se réuni et décide ou non de nommer telle personne expert. Il ne s’agit en aucun cas d’une validation de compétence ou de renommée, il s’agit surtout d’avoir de bons appuis. Bref on devient surtout expert par piston ou copinage avouons-le.

Pourquoi devenir expert ?

Parce que le psychologue en libéral ne peut vivre de sa seule pratique libérale. Le salaire des psychologues n’est pas bien haut et ne cesse de diminuer. Aussi la majorité des psys en libéral exerce 50 % de leur activité ailleurs : soit en hôpital, soit dans une institution, soit en entreprise, soit comme expert… Or les expertises, il y en a à la pelle. Ce n’est pas super bien rémunéré (198 €) car c’est la Justice qui paie. L’expert psychologue ne peut s’y soustraire (sauf cas particulier), cela veut dire qu’une fois nommé expert il n’a en principe pas le droit de refuser de réaliser les expertises qui lui sont proposées. Si, selon le droit, la pratique de l’expertise ne doit pas être l’activité principale de l’expert, dans les faits on constate que très souvent la réalisation d’expertises prend la majorité du temps de l’expert et que les demandes ne cessent d’augmenter. A civil, la rémunération est libre (compter entre 1500 et 5 000€)  et c’est la partie demanderesse qui paie.

Comment se passe l’expertise ?

La façon dont doit se passer l’expertise n’est pas fixée et est laissée libre à l’expert. Aussi, si auparavant une expertise pouvait prendre en moyenne 3 heures avec passation de tests et entretien, il n’est pas rare aujourd’hui que le temps soit de 1h30 avec juste un entretien.

Il faut être âgé d’au moins 4 ans pour pouvoir subir une expertise psychologique. 

Dans le cadre d’une expertise relative à la garde d’enfant devant le JAF, il est ordonné 1 expertise de la mère, 1 expertise du père et 1 expertise par enfant. En fonction de l’âge des enfants, leur expertise peut avoir lieu pendant celle du parent accompagnant. Dans ce cas les enfants sont évalués avec le parent puis reçus seuls.

Ensuite, l’expert rend un rapport qui sera directement envoyé au magistrat. Les avocats en feront la copie pour leur client. 

Le magistrat n’est jamais obligé de tenir compte du contenu d’une expertise. En effet, toute expertise n’est qu’un avis consultatif par une personne censée mieux s’y connaître que le magistrat. Mais il peut très bien décider de ne pas la lire ou de faire comme s’y de rien n’était.

Comme dans tout domaine il y a des bons et de mauvais experts et donc de bonnes et mauvaises expertises.

Normalement, comme tout psychologue, l’expert psychologue est neutre. Force est de constater à lecture de certaines expertises que c’est loin d’être le cas parfois. 

Normalement, un psychologue est sensibilisé à beaucoup de situations, mais dans les faits je constate qu’il y a des psychologues qui n’ont jamais été confrontés à certaines situations, comme les violences conjugales et ils se font « trimbaler » par la personne expertisée et ne « voient » rien. 

Ces défaillances sont malheureusement lourdes de conséquences puisque l’expert est présupposé apporter sa « science » pour l’avancée de l’affaire.

Une mauvaise expertise peut toujours être remise en cause par l’avocat et « cassée » bien que cela soit difficile. Il s’agit donc de bien lire le rapport pour relever parfois les contradictions de certains experts. Citons par exemple « De toute évidence monsieur est violent avec sa compagne« , alors que l’expert n’a jamais reçu monsieur et que cet expert n’a jamais vécu avec ce couple ! Ou, lors de l’expertise d’un jeune enfant en présence de sa mère, « Madame est une bonne mère, bien que je (l’expert) sois obligé de lui faire part de ses comportements déplacés et de lui expliquer que ses paroles sont déstabilisantes pour l’enfant présent« .

Si une partie n’est pas d’accord avec le contenu du rapport, il est toujours possible de demander une contre expertise. Mais il faut bien voir que si cette contre-expertise dit l’inverse de la première, on revient à zéro et le magistrat, ne sachant quelle conclusion tirer, fera comme si aucune expertise n’avait eu lieu….

Il est souvent dit que le contenu de l’expertise peut être un facteur de changement. Pour les enfants certainement, pour les parents j’émets plus que des doutes. Certains parents ne voient absolument pas ce qui est écrit les concernant, même dans le cadre d’une maltraitance décrite et évidente. Ce qui est informatif pour le magistrat !

(pour rappel : le JAF -Juge aux Affaires familiales- n’est pas centré sur l’enfant mais sur l’organisation familiale et parentale pour l’accueil de l’enfant. Si le bien-être de l’enfant est en jeu, c’est le JAE -le Juge aux Enfants- qui est compétent et qui doit être saisit)

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Couple séparé : quelle place pour l’enfant né de l’ex ?

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Un jour deux personnes s’aiment ou croient s’aimer. Elles décident d’avoir un enfant. Puis ces personnes ne s’aiment plus et décident de se séparer.

Pour l’enfant rien ne change. Sur le principe. Il a un père, une mère, sauf qu’ils ne vivent plus ensemble et qu’ils ne les voient rarement ensemble.

Cette séparation se passe parfois bien, souvent mal. Mais ce n’est pas le sujet ici.

L’enfant à deux maisons. Chaque parent applique ses règles, colle ses valeurs. Et l’enfant, adaptable, s’y retrouve très bien. Il reste l’enfant de ses parents.

Jusqu’au jour où de chaque côté on refait sa vie. Maman se remet en couple, papa en fait de même. Puis vient un autre enfant. Un enfant du côté de maman avec son nouveau compagnon et un enfant du côté de papa avec sa nouvelle compagne.

Ces enfants vivent avec leurs deux parents. Et de chaque côté ces parents vivent avec leur enfant. Et de temps en temps, l’autre enfant arrive. L’enfant qui est né de la vie avec l’ex. Ce n’est pas l’enfant du compagnon ou de la compagne actuelle. On dit à cet enfant tu as des demis frères ou sœurs. Mais en fait, c’est lui le « demi-enfant ». C’est lui qui est partagé, pas les autres. Cet enfant n’est d’aucune des deux familles. De l’appartenance à une cellule familiale composée de deux parents séparés, il se retrouve l’exclu des deux nouvelles cellules familiales.

Où est sa place ? Quelle place a-t-il dans chaque nouvelle famille ? Comment peut-il conserver prendre une nouvelle place ? Comment lui laisser (donner ?) une place ?

Malheureusement, dans certains cas, il existe un conflit entre les deux ex. Conflit qui permet le maintien du lien entre les deux ex et qui instrumentalise l’enfant qui peut devenir le médiateur ou tout du moins le messager d’un parent vers l’autre. Ce qui ne fait que marquer définitivement l’exclusion d’une cellule familiale. En effet, le parent qui instrumentalise souhaite que l’enfant appartienne à sa cellule et que l’autre cellule, symbolisée par l’autre parent, soit rejetée et abandonnée. L’enfant doit donc pour faire bonne figure et pour bénéficier d’une bien-traitance n’appartenir qu’à une seule cellule familiale qui n’est pas vraiment la sienne puisque qu’un des parents n’est pas le sien. Il peut arriver que l’autre parent en fasse tout autant. Plaçant l’enfant dans une situation psychologique précaire : tant qu’il n’a pas opté pour la « bonne » famille il n’est nul part, il n’est reconnu dans son statut dans aucune des deux cellules familiales. Son statut le limite au lien qu’il maintient entre les deux ex. Dans ce rôle, si un conflit de loyauté peut s’instaurer, c’est surtout le fait de devoir faire un choix qui est déstabilisant. On le renvoie à l’idée qu’un seul parent mérite d’être aimé, on le place devant un choix qu’il n’est pas ni en position ni en âge de prendre. Conflit de loyauté.. Et l’enfant parfois de régresser vers un stade où « c’était mieux », où le conflit n’existait pas et où on ne lui demandait pas de choisir qui il doit aimer le plus.

Le juge aux affaires familiales ne s’y trompe pas. S’il n’a pas toutes les cartes pour savoir qui des deux parents affabule, ment, triche, manipule, il se fie à la parole de l’enfant dès que celui-ci est en âge de s’exprimer. Il est un peu trop facile de dire que l’enfant est manipulé. Bien sur qu’il l’est. Ne le sommes nous pas tous ? Mais si on garantie à l’enfant qu’il ira là où il se sentira le mieux, les effets de la manipulation disparaissent. Le conflit de loyauté est toujours présent, difficile de choisir entre papa et maman, mais l’enfant choisira –son instinct de survie le guide- vers le parent qui lui semblera le plus apte à le faire sur/vivre. C’est là où la parole de l’enfant doit trouver sa force. En effet quel intérêt de lui demander avec qui il souhaite vivre si on le remet avec le parent qu’il n’a pas choisi avec les risques de représailles psychologiques et physiques que cela peut entraîner ? C’est la rapidité de la réaction face à la demande de l’enfant qui lui libère la parole.

Il n’empêche que ce processus l’oblige à prendre une décision, ce qui encore une fois n’est pas toujours de son âge. Décision qui peut l’obliger à faire une croix sur un des deux parents alors qu’il ne souhaite que dans son esprit demeure le fantasme de la famille idéale, lui et ses deux parents à nouveau ensemble.

Il est donc dommage de déléguer à l’enfant une prise de décision adulte sous prétexte que les parents, immatures, n’arrivent pas eux à prendre une décision adulte. J’ai des enfants en consultation qui n’attendent qu’une chose : qu’un adulte enfin les libère des décisions si importantes. Conscients qu’il n’y a rien à attendre d’au moins un des deux parents, ils se reposent sur le JAF qui devient pour eux le seul adulte digne de ce nom.

Les parents se sont séparés. Cela les regarde. Ils ont leurs raisons. Même si un seul des deux a souhaité cette séparation, le chemin de l’autre doit l’amener à l’accepter. Faire surgir les questions de blessures narcissiques ou de manques affectifs ne fait que placer les deux ex dans une situation de conflit qui perdure… A moins qu’il ne s’agisse en fait de maintenir un lien. Cette situation gâche la vie des deux nouvelles cellules familiales qui se construisent, mais surtout elle empêche l’enfant issu de la relation de ces deux ex de se situer et de garder son rôle d’enfant.

En consultation, il est évident que certains enfants sont réduits à souffrir. Il faut faire souffrir l’enfant, non pas parce que c’est lui qui est visé, mais parce que sa souffrance atteint l’autre parent. Cet autre parent qui a osé partir et qui a osé refaire sa vie. L’enfant a mal, peut importe, le tout est de faire mal à l’autre. C’est ainsi que je récupère des enfants en travail psychothérapeutique auxquels il faut apprendre à faire le tri des informations qu’on leur donne, faire fi des « gentillesses » psychologiques qu’on leur balance pour les déstabiliser émotionnellement. Ces enfants auxquels il faut apprendre à se blinder contre les manipulations psychologiques qu’ils subissent tant le désir de voir souffrir l’autre parent annihile toute perte de repère parental.

Lorsqu’il y a un ou des enfants, se séparer c’est mettre son égo de côté pour ne viser que le bien-être psychologique et physique de(s) enfant(s). C’est être (ou se placer enfin !) dans une relation d’adulte à adulte en faisant tout ce qui est possible pour que l’enfant ne se sente pas « coupé en deux » et que son sentiment d’appartenance à ses deux nouvelles cellules familiales soit au plus près de ce qu’il a ressenti lorsque ses parents étaient encore ensemble. Un enfant n’appartient pas à ses deux parents, mais les deux parents appartiennent à leur enfant, car c’est sur eux que reposent toute la vie future de cet enfant.

Sylvianne Spitzer
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email : sylvianne.spitzer@free.fr